La liberté professionnelle est ce qui motive le plus les salariés à se reconvertir dans le travail indépendant, aussi appelé « freelance ». Effectivement, ce mode de travail permet de sortir d’une routine souvent stressante, mais également de se lancer à son compte sans parachute. Si ce statut vous tente alors nous vous proposons d’abord de découvrir toute sa facette, car il compte aussi bien son lot d’avantages que d’inconvénients.
Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant exactement ?
Le freelance, c’est quoi ? Pour faire simple, c’est un statut qui permet de travailler à son compte sans aucun lien de subordination. En d’autres termes, la personne est totalement autonome et gère sa propre organisation, impose ses propres règles, horaires et tarifs. Il sélectionne lui-même ses clients, sans pour autant être lié par un contrat de travail formel.
En fonction de ses compétences, cet entrepreneur indépendant peut effectuer plusieurs tâches à la fois, incluant la comptabilité, le graphisme ou encore le développement de son site. Et éventuellement, il a la possibilité de faire appel à des prestataires extérieurs s’il le souhaite, ou voir, déléguer certaines fonctions qu’il devra toutefois payer. Contrairement à un salarié, l’entrepreneur indépendant est rémunéré pour chaque mission réalisée et au terme de cette dernière, les deux parties (le client et le travailleur indépendant) peuvent décider de poursuivre ou non la collaboration.
Si l’activité est commerciale, alors le travail indépendant doit être enregistré au Registre du Commerce et des Sociétés pour ensuite obtenir un numéro de travailleur indépendant. Si l’activité est toutefois artisanale, il faudra s’inscrire au Registre des Métiers. En guise de charge, il faut savoir que dès l’inscription au CFE (Centre des formalités entreprises), le freelance est directement affilié au régime social des indépendants (RSI), qui est d’ailleurs changé en SSI aujourd’hui (sécurité sociale des indépendants) où il sera possible de cotiser pour une assurance-santé et retraite.
Toujours en termes de travailleur indépendant : quel métier choisir ? Il est impératif de choisir sa profession indépendante en fonction de ses réelles capacités et passions. D’ailleurs, presque tous les métiers peuvent se pratiquer en freelance que vous décidiez de devenir agent immobilier, artiste non-salarié ou encore chauffeur indépendant.
Le statut juridique
Généralement, tout le monde peut devenir travailleur indépendant. Et pour cela, plusieurs options s’offrent à vous : la première, étant de devenir auto-entrepreneur. Les formalités y sont faciles, et la comptabilité allégée. Retenez toutefois qu’un micro-travail en France ne doit pas dépasser les 170 000 euros pour une activité de commerce, et 70 000 euros pour la prestation de services. Ce plafond à ne pas dépasser marque la principale différence entre travailleur indépendant et auto-entrepreneur.
Si ce seuil est dépassé alors le concerné bascule automatiquement vers le statut d’entrepreneur. Ce régime indépendant reste néanmoins bénéfique dans la mesure où il limite les charges du freelancer. En outre, il donne également la possibilité de marier le travail indépendant à une autre activité principale si besoin. En contrepartie, le travailleur est responsable de ses dettes et de son patrimoine personnel.
Par ailleurs, le freelance peut aussi créer une entreprise individuelle à responsabilité limitée. En cas de faillite, ce statut permet de protéger ses biens personnels, car ils sont totalement séparés du patrimoine professionnel. Il s’adresse à toute personne travaillant dans le domaine agricole, artisanal, commercial et libéral. Les formalités de création de cette entreprise indépendante ne sont généralement pas très coûteuses, de même pour la cessation d’activité. Seule contrainte toutefois, il devra publier ses comptes annuellement au tribunal du commerce.
Autre option : la création de société SARL ou SAS pour une activité indépendante à plus grand chiffre d’affaires. Le freelance sera alors limité au montant des apports, et peut être confronté à des formalités plus ou moins complexes.
Le portage salarial est également une option qui plaît de plus en plus. Comme concept, le freelance décroche des missions qu’il effectue en tant que salarié d’une société de portage salarial. Le client rémunère donc la société en question, qui quant à elle, donne une partie au salarié indépendant. Comme principal avantage, le freelance bénéficie d’une couverture sociale, de retraite et d’assurance-chômage. Si vous avez encore des incertitudes sur le succès de votre projet alors c’est le choix le plus conseillé.
Les avantages du travailleur indépendant
Que vous soyez un artiste freelance, un avocat indépendant ou un assistant virtuel, le freelance promet beaucoup d’avantages dont le premier est la liberté d’organisation. Comme vous êtes le seul et unique décisionnaire de la réalisation de vos missions, vous décidez vous-même de votre lieu de travail, vos horaires, la sélection de vos clients et les tarifs que vous leur imposez. Vous ne suivez aucune hiérarchie, car vous êtes votre propre chef qui vit en plus de votre passion.
Avoir une profession indépendante, c’est aussi avoir le choix de varier ses missions pour oublier la routine du salariat. Effectivement, le freelance peut avoir différentes tâches pendant l’année, tout comme il est soumis à diverses conditions de travail. De plus, il a le luxe de choisir lui-même les tâches qui le motivent réellement.
Dans ce sens, les prestations d’un emploi indépendant gagnent également en valeur ajoutée. Au fur et à mesure que la personne évolue dans son métier, il peut se lancer le défi de venir à bout de projets plus difficiles. Il se motive donc à devenir plus performant, et s’engage à fournir des travaux de qualité pour fidéliser un client.
Le côté financier joue également en faveur des travailleurs indépendants. Effectivement, s’il réussit à avoir plusieurs clients, un freelance gagne nettement mieux qu’un salarié. Et pour cause, le client passe directement vers lui, au lieu de s’adresser à une société intermédiaire, ce qui évite plusieurs charges dont les frais de gestion, la médecine pour le travail ou encore les équipements du poste de travail. Plus intéressant encore, le statut indépendant ne demande pas beaucoup d’outils, car souvent un ordinateur portable et une bonne connexion suffisent. Mais attention, cet aspect financier dépend beaucoup de l’expérience du travailleur et de sa capacité à réellement réussir la mission.
En outre, ce contact direct favorise également la proximité avec le client, qui permettra au freelance de mieux cerner ses besoins, et de fournir des travaux à la hauteur de la rémunération proposée. La productivité est également améliorée dans ce besoin de toujours satisfaire le client.
Finalement, d’un point de vue social, un travailleur indépendant, s’il est bien organisé, gagne plus de temps à passer avec ses proches.
Les inconvénients du travailleur indépendant
Effectivement, être indépendant dans son travail implique des risques et principalement sur la question de stabilité financière. Ses revenus dépendent essentiellement de ses missions et si aucun client n’est trouvé, l’activité n’est pas rentable. De plus, un travailleur indépendant ne bénéficie pas d’une mutuelle d’entreprise ni des droits de chômage en cas d’inactivité. Le temps est pour lui, synonyme d’argent, et plus le freelance est passif, moins il est payé. D’ailleurs, le régime indépendant prévoit le paiement en différé sous un délai de 45 jours, une disposition légale qui oblige à anticiper les fins de mois difficiles.
Ce statut social est également responsabilisant, car la charge de travail peut être conséquente. Comme le freelance travaille seul et qu’il devra remplir plusieurs tâches à la fois, il peut facilement se sentir dépassé s’il n’est pas polyvalent ou organisé. En effet, depuis le calcul des dépenses et des charges, de la gestion de ses réseaux sociaux professionnels, jusqu’à la prospection de clients, avoir un travail indépendant n’est pas de tout repos.
La pression des clients peut également représenter un frein pour les plus sensibles. Et dans la quête de toujours les satisfaire, un travailleur indépendant peut être poussé à réaliser des tâches qui ne sont pas dans son domaine d’activité.
En outre, cette façon de travailler en solitaire limite également les contacts sociaux. Très souvent, il faudra travailler pendant le week-end ou même les jours fériés si pendant un moment, la comptabilité n’est pas très favorable. Cette manière de travailler qui peut être très prenante impacte beaucoup sur la vie sociale, d’autant plus que les congés ne sont plus payés !
Qu’en est-il de l’autodiscipline ? C’est le mot d’ordre d’un freelance. Travailler librement chez soi est effectivement très distrayant et le temps que vous fassiez une pause sur vos réseaux sociaux ou que vous câlinez votre chien, la concentration est vite perdue. La seule solution ici serait d’aménager un coin bureau dans la maison, de s’imposer ses propres heures de travail, et s’assurer de les respecter. Dans le cas contraire, la procrastination s’installe et l’atteinte des objectifs sera beaucoup plus dure.
Finalement, soulignons le fait qu’il faudra apprendre de soi-même, sans l’assistance des formations en entreprise qui peuvent toutefois être très précieuses. Certes, le freelance peut optimiser ses compétences, mais peut stagner, s’il manque de moyens. Car oui, la gestion d’une entreprise doit tout de même s’apprendre, de même que la développer en termes de communication. Bref, contrairement aux idées reçues, il faut comprendre que travailler en freelance n’est pas à la portée de tous.
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